Les symptômes prémenstruels (SPM) ou le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) peuvent avoir un impact significatif sur les femmes atteintes de trouble bipolaire. Cela peut entraîner une aggravation des symptômes et rendre la gestion plus difficile. Comprendre la relation entre ces conditions est crucial pour un traitement efficace.
Effets du SPM/TDPM sur le trouble bipolaire :
- Fréquence accrue des épisodes d'humeur : Les femmes atteintes de trouble bipolaire souffrant de SPM/TDPM ont tendance à avoir des épisodes dépressifs plus fréquents et des intervalles plus courts entre les épisodes.
- Gravité des épisodes : Le SPM/TDPM peut intensifier la gravité des épisodes dépressifs, maniaques et hypomaniaques chez les femmes atteintes de trouble bipolaire.
- Résistance au traitement : Le SPM/TDPM peut rendre le trouble bipolaire plus résistant au traitement, entraînant des résultats moins favorables et un pronostic plus défavorable.
Occurrence :
- Prévalence : Des études indiquent qu'une proportion importante de femmes atteintes de trouble bipolaire souffre de SPM/TDPM. Les estimations varient de 44 % à 68 % pour les changements d'humeur liés au prémenstruel et de 15 % à 27 % pour le TDPM.
- Âge d'apparition : Les symptômes du SPM/TDPM surviennent généralement pendant les années de reproduction d'une femme et peuvent s'aggraver avec l'âge.
Distinguer le SPM/TDPM du trouble bipolaire :
- Moment : Les symptômes du SPM/TDPM surviennent généralement dans la phase lutéale du cycle menstruel. En revanche, les symptômes du trouble bipolaire peuvent survenir à tout moment.
- Gravité : Les symptômes du SPM/TDPM ont tendance à être plus légers que les symptômes du trouble bipolaire, bien qu'ils puissent altérer considérablement le fonctionnement quotidien.
- Réponse au traitement : Les symptômes du SPM/TDPM peuvent répondre à des traitements spécifiques, comme les thérapies hormonales, tandis que le trouble bipolaire nécessite des médicaments comme les stabilisateurs d'humeur et les antipsychotiques.
Stratégies de gestion :
- Modifications du mode de vie : Faire des choix de vie sains, comme faire de l'exercice régulièrement, avoir une alimentation équilibrée, éviter l'alcool et la caféine, peut aider à gérer les symptômes du SPM/TDPM et à améliorer le bien-être général.
- Suivi des symptômes : Tenir un journal quotidien des symptômes peut aider à identifier les schémas et à suivre l'impact du SPM/TDPM sur les symptômes du trouble bipolaire.
- Traitements hormonaux : Les thérapies hormonales, comme les contraceptifs oraux ou les DIU hormonaux, peuvent être efficaces pour réduire les symptômes du SPM/TDPM chez certaines femmes. Cependant, ces traitements ne conviennent pas à tout le monde et peuvent interagir avec les médicaments contre le trouble bipolaire.
- Antidépresseurs : Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont couramment utilisés pour traiter le SPM/TDPM chez les femmes sans trouble bipolaire. Cependant, les ISRS ne sont généralement pas recommandés pour les femmes atteintes de trouble bipolaire en raison du risque de déclencher des épisodes maniaques ou hypomaniaques.
- Stabilisateurs d'humeur : Les stabilisateurs d'humeur, comme le lithium, la lamotrigine ou le valproate, aident à stabiliser l'humeur et à réduire la gravité des symptômes du trouble bipolaire. Ils peuvent également être efficaces dans la gestion des symptômes du SPM/TDPM chez les femmes atteintes de trouble bipolaire.
- Antipsychotiques : Les antipsychotiques, comme l'olanzapine, la quétiapine ou la rispéridone, sont utilisés pour traiter les symptômes du trouble bipolaire, notamment la manie, l'hypomanie et la psychose. Ils peuvent également aider à réduire les symptômes du SPM/TDPM chez certaines femmes.
Conclusion :
L'interaction entre le SPM/TDPM et le trouble bipolaire peut être complexe et difficile à gérer. Une surveillance attentive des symptômes, en collaboration avec un professionnel de la santé, est essentielle pour différencier ces conditions et élaborer un plan de traitement efficace qui réponde aux deux.