Le pica, un trouble du comportement alimentaire, implique une consommation persistante d’éléments, de substances ou de matériaux non comestibles. Ce comportement peut présenter de graves risques pour la santé, soulignant la nécessité d’une compréhension approfondie et d’une gestion efficace.
Le pica se caractérise par une ingestion répétée de substances non nutritives, comme le papier, le plastique, le tissu, la terre, le savon, les mégots de cigarettes, la peinture, les roches, les cheveux et les pièces métalliques comme les pièces de monnaie. Il diffère de la consommation de substances non nutritives mais nutritives, comme la fécule de maïs, la glace dans les boissons, le riz non cuit et les pâtes.
Le pica peut toucher des personnes de tout âge, mais sa prévalence est plus élevée pendant l'enfance. Les femmes enceintes et les personnes ayant des troubles du développement ou des déficiences intellectuelles semblent être les plus concernées. Une co-occurrence avec des affections comme les troubles du spectre autistique, les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité a également été observée.
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), le pica est diagnostiqué lorsque quatre critères sont remplis :
Le pica doit être différencié des autres troubles alimentaires. L’anorexie mentale, le trouble du comportement alimentaire sélectif (ARFID) et l’automutilation non suicidaire peuvent tous impliquer la consommation de substances non alimentaires, mais les motivations et les contextes cliniques diffèrent.
Les personnes atteintes de pica peuvent avoir diverses motivations pour consommer des éléments non alimentaires. Le désir de consommer des substances spécifiques en raison de leur goût ou de leur consistance, la recherche d’une stimulation orale ou la considération du pica comme un comportement auto-apaisant sont des raisons courantes.
Les carences en minéraux, en particulier en fer, ont été associées au pica comme une réponse comportementale à la carence. Le stress et les carences alimentaires peuvent également jouer un rôle. Cependant, les recherches sur les facteurs de risque du pica sont encore limitées.
Le pica peut présenter des risques médicaux importants, variant selon les substances ingérées et la gravité du comportement. Les métaux lourds comme le plomb, le mercure, le zinc et le cuivre peuvent être toxiques. Le pica peut entraîner des accumulations de matières consommées dans le tractus gastro-intestinal, provoquant des blocages, des déchirures et une éventuelle intervention chirurgicale. Les parasites internes, les empoisonnements, les étouffements, les problèmes respiratoires et même la mort sont également des risques potentiels.
Il n’existe pas de traitement unique pour le pica. Les interventions comprennent des traitements chirurgicaux, nutritionnels, pharmacologiques et comportementaux :
Renforcement contingent et entraînement à la discrimination : - Les stratégies de renforcement contingent récompensent les enfants avec de la nourriture ou des jouets lorsqu’ils évitent les comportements de pica. - L'entraînement à la discrimination consiste à apprendre aux enfants à faire la distinction entre les substances comestibles et non comestibles, et à les éduquer sur les dangers de la consommation d'articles non comestibles. - Les procédures de punition ne doivent être envisagées qu'en dernier recours lorsque les autres interventions ont échoué et qu'il existe un risque important lié à la poursuite des comportements de pica.
Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : - Pour les adultes atteints de pica, la TCC peut être une technique bénéfique, en se concentrant sur la modification des pensées concernant la consommation d’éléments non alimentaires, sur la modification du comportement et sur son remplacement par des stratégies d’adaptation.