Article


Expérience du Petit Albert : Décrypter les Profondeurs du Conditionnement Classique

L'expérience du Petit Albert, menée par John B. Watson et Rosalie Rayner, est un jalon du béhaviorisme. Elle illustre l'influence profonde du conditionnement classique dans la formation des réponses émotionnelles. Cette expérience explore les subtilités de la manière dont les stimuli neutres peuvent acquérir du sens par association répétée avec des stimuli inconditionnés, conduisant à des réponses conditionnées.

Méthodologie :

  1. Participant : Le sujet était un nourrisson de 9 mois nommé Albert B., ou Petit Albert, sélectionné pour son absence initiale de réaction de peur à divers objets.

  2. Stimuli :

  3. Stimulus Neutre : Un rat blanc initialement perçu comme non menaçant par le Petit Albert.
  4. Stimulus Inconditionné : Un son fort et métallique produit en frappant un tuyau métallique avec un marteau, provoquant naturellement une réaction de peur chez le Petit Albert.
  5. Stimulus Conditionné : Le rat blanc, après un appariement systématique avec le bruit fort.

  6. Procédure :

  7. Les chercheurs ont d'abord exposé le Petit Albert au rat blanc, en observant ses réactions. Au départ, il n'a montré aucune peur ni aversion envers le rat.
  8. Lors de séances ultérieures, le rat blanc a été constamment présenté à proximité du bruit fort, établissant une association entre les deux stimuli.
  9. Au fil du temps, le Petit Alber a commencé à associer le rat blanc au son désagréable, développant progressivement une réponse de peur envers le rat, même en son absence.

Résultats :

  • La réponse de peur du Petit Albert au rat blanc a démontré le conditionnement classique réussi d'une réponse émotionnelle.
  • La réponse de peur s'est généralisée à d'autres objets blancs et pelucheux, un phénomène connu sous le nom de généralisation des stimuli.

Mécanisme de Conditionnement Classique :

Le conditionnement classique, un principe fondamental en psychologie, repose sur le principe selon lequel les réponses émotionnelles peuvent être apprises par le biais d'associations entre des stimuli neutres et des stimuli inconditionnés. Dans le cas du Petit Albert, le stimulus neutre (rat blanc) a été associé au stimulus inconditionné (bruit fort) par un appariement répété. Cette association a conduit le rat blanc (maintenant le stimulus conditionné) à provoquer une réponse de peur conditionnée chez le Petit Albert.

Considérations Éthiques :

  • L'expérience du Petit Albert a été critiquée pour son manque de méthodes d'évaluation objectives, s'appuyant principalement sur des interprétations subjectives des réactions d'Albert.
  • Des préoccupations éthiques ont été soulevées concernant les dommages psychologiques potentiels causés au Petit Albert en induisant une réaction de peur qui a persisté au-delà de la durée de l'expérience.

Révéler l'Identité du Petit Albert :

  • La véritable identité du Petit Albert est restée un mystère pendant des décennies jusqu'à ce que le psychologue Hall P. Beck et ses collègues mènent des recherches approfondies pour l'identifier comme Douglas Merritte.
  • Tragiquement, Merritte est décédé dans sa petite enfance des suites d'une hydrocéphalie, sans lien avec l'expérience.
  • Des débats récents ont remis en question l'exactitude des découvertes de Beck, suggérant qu'un autre candidat potentiel, William Barger, pourrait avoir été le véritable Petit Albert.

Héritage et Impact :

  • L'expérience du Petit Albert reste un pilier de la psychologie, démontrant les principes du conditionnement classique et de la généralisation des stimuli.
  • Elle met également en évidence les implications éthiques de la recherche psychologique et l'importance du consentement éclairé et de l'examen attentif des dommages potentiels pour les participants.
Post Images